Les chroniques d’une restauration :
Porsche 924 Turbo 1980

C'est aujourd'hui mon dernier jour de congé, et... je me suis décidé à m'y remettre. Et je m'en veux. Pourquoi n’ai-je pas bougé mon gros cul de feignasse plus tôt?! Je n'ai aucune motivation, et pourtant quand je commence, je ne m'arrête plus et je me rends compte que ça me plait... Quel con :(

Faut que j'essaye de me motiver :(
C'est ça que j'admire chez les gens qui restaurent des caisses (ou qui entreprennent quoi que ce soit): la motivation.
Une caisse restaurée m'impressionne plus par le courage que ça demande que par le pognon, la qualité ou les heures de boulot, puisque TOUT est une question de motivation.

Enfin, on va essayer de tenir cette fois (comme la course à pied, ça fait 6 mois que je me dis que je vais m'y remettre... mais toujours rien! Enfin euh, on disait que c'était l'hiver et qu'il faisait trop froid...)

 

Rien de spécial aujourd'hui, polissage du cache-soupape, démontage de supports et tuyaux (et oui encore, mais c'est fou ce qu'il y en a!), du boîtier d'allumage et du radiateur, sur lequel j'ai passé un bon bout de temps! J'ai dû décapiter un boulon inférieur, après avoir tenté de disquer une fente dans la tête afin d'y glisser un tournevis plat, mais rien n'y a fait. Perte de temps...
Bon, c'est samedi soir, c'est l'heure de l'apéro! A toute!

Petit pas pour moi, mais grand pas pour ma restauration. Aujourd’hui, j’ai passé mon temps à fouiller Internet à la recherche d’un moyen pour désoxyder et nettoyer l’aluminium, sorte de polissage mais en profondeur.

J’ai essayé il y a quelques jours de polir le cache-soupape par la méthode traditionnelle de la brosse (synthétique et non métallique, mais peu importe) sur la foreuse. Bien, mais difficile de travailler les petites pièces et d’aller dans les coins. De plus, des traces d’oxydation noires restent.

J’ai essayé du bicarbonate de soude (alimentaire, mon cher Watson) avec du sel marin, dilué puis pur. Pas assez mordant, pas d’effet mais je m’y attendais un peu, ce qui marche pour des taches de sauce sur une fourchette est sans doute un peu léger pour de l’huile moteur cuite…
Je suis heureusement tombé sur un site où un radioamateur écrivait que la levure chimique alimentaire marchait parfaitement pour désoxyder des petits composants électroniques en alu.

Pessimiste, première tentative sur le cache-culbuteur (oui, on va changer de terme un peu), ça coule noir, ça réagit bien avec un peu d’eau, je frotte à la paille de fer. Mais ce n’est pas parfait et des traces noires restent. «Encore raté», me dis-je. Je décide quand même d’essayer sur le bouchon de remplissage d’huile et là, miracle! Alors que j’avais essayé à la brosse/foreuse, je le croyais perdu et étais prêt à un commander un neuf, quand l’oxydation disparut peu à peu.

Ce n’est pas encore nickel, mais c’est encourageant. A noter que ça réagit bien mieux sur la tôle d’aluminium que sur l’alu coulé, à première vue.
Demain, direction la grande surface et achat d’un stock de levure! :)

Au fait, j’ai repris le sport, 7 jours sur 7! Ca va me laisser moins de temps pour la 931… ;)

 

Mini update, insignifiante mais je tiens à signaler que je suis toujours en vie, tout comme ce projet. Simplement, le sport me prend beaucoup de temps, et le froid dans le garage ne m'encourage pas à y descendre. Par contre, j'achète beaucoup de trucs et je me constitue un stock de pièces neuves, donc voici une liste (provisoire!).

Je m'y suis remis!!!
Nooooooooooon???
Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!

4 heures dans le garage... Primo: un peu ranger le boxon, balayer, remettre en ordre.
Ensuite, faire des photos des trucs à vendre sur Ebay demain car promotion sur les frais de mise en vente (Mouarf)
Et puis: démontage du Turbo.

Pas de raison particulière, si ce n'est qu'il fallait bien le faire un jour. En fait, j'avais surtout envie de le prendre dans mes mains, histoire de tâter du Turbo ;)

Et ben... C'est bien coincé dans son logement, y'a quelques boulons bien chiants, et surtout faut démonter des trucs qu'on avait pas envie de démonter pour avoir accès aux trucs qu'on doit démonter, vous comprenez? ;)

Enfin, je démonterai tous les périphériques plus tard. Là j'estime qu'il est temps de siroter quelques Pina Colada. Ben ouais, c'est samedi ;)

 

Mouais... Mauvaise journée. Ce samedi, je m'étais dit que j'allais réitérer l'expérience de la semaine passée, à savoir m'enfermer dans le garage et bosser un maximum. Evidemment, je n'ai rien fait. Donc ce dimanche, j'ai pris le taureau par les coudes (©Faux Contact) et j'ai passé près de 3 heures à nettoyer quelques pièces en alu, suivant la technique de la levure chimique alimentaire. Bien que le résultat soit propre et satisfaisant dans le cadre d'une réparation ou intervention moteur qui nécessiterait le nettoyage de ces pièces avant remontage, ça n'atteint pas mes critères de qualité en vue de ma remise à NEUF. Pas facile de faire du neuf avec du vieux, et pourtant... Je vais donc envoyer ces pièces au sablage / microbillage, quand j'aurai trouvé une adresse. Maigre consolation: se dire que les pièces étant propres, ça devrait aller plus vite donc coûter moins cher...

Bon, maintenant je vais rincer la baignoire et effacer mes traces sinon bobonne va criser! ;)

 

Au menu de ce soir, nettoyage rapide du Turbo avant de le porter à réviser (pour ne pas tacher sa belle caisse en carton ;) ), démontage du papillon, WUR et injecteur de départ à froid, et nettoyage du collecteur d'admission avant microbillage.

Ce mardi, mon Turbo est parti en révision chez Turbo's Hoet. D'après le rectifieur de ma culasse il est en très bon état apparent, pas de jeu. Puis 14 petites pièces dont celles ci-dessus sont parties au sablage / microbillage chez Finition Metal à Ittre/Virginal, en test. J'ai préparé une caisse de visserie pour le bichromatage chez Décometal à Anderlecht, en test.

Sinon, une photo de 2 futurs copains trouvés sur Ebay USA. Ca va m'être utile... sauf qu'ils sont pour les 931 aux spécifications USA, donc M31/02 au lieu de M31/01. Je vais m'amuser au jeu des différences...

 

Et ben si j'ai rien branlé aujourd'hui c'est d'la faute à PGombeer du Club944 qui est venu me vider mes Grimbergen Optimo Bruno, d'abord! ;)

M'en fous, pour dire que j'ai travaillé dessus, j'ai fait une razzia sur Ebay:

Un truc sur Ebay DE:
Sonde de chéplukoiàlacon à 23€ que je sais pas à quoi elle sert mais que je change quand même passkelle est mal mise si je dois le faire plus tard.
En fait, c'est la ptite sonde avec la fiche rouge qu'on voit sur la photo à gauche ci-dessus.
+
Des trucs achetés en neuf (je devrais même pas préciser, j'achète pas de l'occaz) sur Ebay USA:
2 pompes à essence (int + ext), lampe intérieure, Boost Pressure Switch, pompe de lave-glace, long capteur de t°, relais de pompe à essence, buses de lave-glace.
687$ hors port et douane... Snif :(

Ah oui, et un kit de joints haut moteur en Allemagne (joint de culasse et autres petits trucs nécessaires lors d'un déculassage) ;)
Je vais actualiser la liste de pièces ;)

45 min ce soir, nettoyage (pfff....) du doseur-distributeur, de la capsule à dépression nucléaire de trucmuche, du correcteur de débizulateur à haute fréquence, et de l'allumeur + prise de photos pour repérage.

Dès que j'ai trouvé un joint pour le doseur-distributeur (grrr j'en ai raté un sur Ebay), je le démonte et je le refais tout beau (sablage). Ensuite le WUR, la capsule et l'autre brol, en attendant de trouver du neuf à pas cher pour ces éléments.

Ce soir: 1 petite heure plutôt que de regarder la TV.
Démontage du démarreur, du système de récupération des vapeurs d'huile, et nettoyage de 12.000 boulons, papattes et colliers... encore.

Ce soir si j'ai le courage (faut jamais prévoir à l'avance LOL): démontage de la barre anti-roulis avant et décalage des boulons des supports moteur et transaxle.
Après, "y'aura plus qu'à!"

Bon plus sérieusement, faut que je lance un sondage:
mes colliers de serrage: argenté comme à l'origine ou au bichromatage doré? Ca fait propre mais pas d'origine :(
Faut que je me renseigne sur la possibilité de faire un bichro argenté (ce qui est faisable à mon avis). Sinon: en neuf.

Au fait, j'ai trouvé 2 joints pour le doseur, dès que je les ai reçu, je l'ouvre et ça part au sablage. Si j'en trouve un neuf à pas cher, il sera encore temps de le changer!

Nettoyage (tiens donc?) du démarreur, de colliers et d'écrous (nan?), dépose de la barre anti-roulis avant, du radiateur d'huile (j'en ai foutu partout, snif), du faisceau à l'avant, vidange du circuit d'embrayage et détachement de la durit, et j'ai fait parler* les écrous des supports moteur pour éviter les surprises :)
De plus en plus vide elle est!

Faudra que je la retourne dans le garage et que je vire les suspensions avant. En attendant, voici quelques photos de catalogues qui sont pour moi référence et source d'inspiration.

* faire parler un écrou = expression de mon grand-père: le décaler pour voir s'il tourne:
- Dès qu'il fait "TAC" => Ah, il a parlé :)
- Quand il sort un bras de levier => Nous avons les moyens de vous faire parler!

 

Ces événements se déroulent entre 20h00 et 24h00 du soir:

Madame étant de sortie ce soir, direction le garage:

- Prises de photos des pièces neuves, pour la postérité,
- Rangement du garage et déblayage (encore, mais c'est tellement petit que c'est le bordel en 2 secondes),
- Mise de l'auto sur ses roues pour opérer la translation spatiale de 180° dans le sens d'une aiguille,
- Démontage complet du papillon des gaz (ça promet au remontage, 50 photos inside),
- Démontage partiel et nettoyage du doseur-distributeur, je me tâte pour le démontage complet ou confier ça à un pro,
- Tri des pièces dans un tas de caisses séparées.

Bon, maintenant j'ai soif :)

 

Avec l'aide de PGombeer, nous avons retourné la 924 Turbo dans son box. Plus qu'à trouver une giraffe et un support moteur, et je sors le bloc. Et puis, le capot moteur est enfin en dessous du seul et unique néon, ça va faciliter le démontage ;)

 

Remise de l'auto sur chandelles à l'avant, montage du support moteur universel (neuf) qui accueillera le bloc et démontage partiel du train avant, en fait la traverse et les triangles sont défaits, ce qui permet de passer le moteur.

En attendant, mise à jour de la liste des pièces neuves ;)

Dix-neuf heures cinquante-cinq. Précisément l’heure de descendre au garage. Fringué d’un vieux Jean’s patiné et d’un pull gris à col roulé, je patiente devant le volet qui se lève doucement, révélant à la lumière de la rue les formes de la Porsche 924 Turbo. Je presse l’interrupteur de l’unique néon, je branche la radio sur Classic 21. Le volet se referme.

Amis du soir et de la guitare, bonsoir. Je m’ouvre une autre Chimay blanche, et j’avale la première gorgée – la meilleure – en contemplant la carcasse de la Porsche. Qu’ai-je bien pu avoir en tête ce 5 septembre lorsque j’ai cliqué sur le bouton « achat immédiat »? Pourtant fort d’une restauration, certes avortée si près du but, d’une Coccinelle découvrable export de 1962, comment ai-je pu être assez naïf au point d’imaginer que ce serait du gâteau? Avais-je tant besoin de m’occuper l’esprit, de me prouver que j’étais capable? Est-ce si important de se lancer des défis, de vouloir se surpasser? Jusqu’où faut-il aller pour démontrer sa valeur, pour effectuer un travail de qualité sans tomber dans le caricatural? Etait-ce nécessaire de se mettre un autre cadavre dans le placard?
Mais il est trop tard… La machine est en marche, le point de non-retour sur investissement est atteint. Nonobstant le gouffre financier qui s’amorce, abandonner serait donner raison à mes détracteurs et subir les quolibets de mes camarades de forum m’apparaît trop déshonorant.
Il faut continuer…

Est-ce qu’il n’y a pas moyen de pré-pensionner Pierre Guyaut siouplé? Je sors de ma torpeur, bien décidé à mettre à profit cette rare occasion où j’enfile mes sales fringues. Car c’est bien ça le plus ardu, dans l’histoire. Lever son cul du divan, quitter Internet et ses divertissements, prendre son courage à deux mains et aller bosser sur cette putain de bagnole. Se dire qu’elle ne va pas se restaurer toute seule, et que seuls de grands coups de clés de 13 peuvent lui redonner la santé. Mais il est tellement plus agréable de se vautrer dans le stupre, engoncé dans l’oisiveté, et de se promener d’une pièce à l’autre, façon oiseau de nuit, un verre de quelque chose à la main. Pourtant, dès que je revêts mon habit de lumière, plus rien ne m’arrête. Il m’arrive de passer des soirées entières dans mon box et de ne stopper qu’aux douze coups de minuit, sans même manger – et me connaissant, c’est dire. Ce n’est donc pas que je n’aime pas, c’est que je n’arrive pas à m’y mettre.
Il me manque l’étincelle…

Double Shot AC/DC. Ca avance bien. Armé de mon Nikon D-50, je mitraille sans réfléchir tout ce que je démonte. J’espère avoir pris suffisamment de clichés, car les premiers démontages deviennent déjà confus et les prises de notes sont trop rares. Essayons d’être méthodique. Triées style table des matières (culasse, carrosserie, intérieur, périphériques moteur,…), les pièces s’entassent et s’amoncellent le long de l’auto ou sur des étagères de fortune: la place manque. Les pièces neuves sont stockées dans le coffre, les pièces nettoyées le seront à la cave. Mes ventes régulières sur Ebay me permettent de dégager des espaces de rangement, à défaut d’approvisionner correctement le budget.

Pierre, la musique, moins fort! L’étroitesse des lieux invite à serpenter en permanence autour de l’auto avec prudence, et l’éclairage faiblard à se focaliser péniblement sur l’action en cours. Bang, je me cogne une nouvelle fois la tronche contre la carrosserie en tentant de me glisser sous le passage de roue. Un peu de terre s’en échappe et gicle dans mes yeux. Agréable. Tiens, quelle est cette sensation visqueuse sur mon crâne? Ah oui, de l’huile moteur qui a coulé des conduites. Toujours sympa à nettoyer sous la douche. Même Head’n’Shoulders y renonce. La figure souillée comme un mineur de fond – normal pour un gars de Marcinelle, les avant-bras éraflés, les vêtements maculés de graisse, je me décide à en rester là pour ce soir. Je presse l’interrupteur de l’unique néon, je débranche la radio. Le volet se referme.

Merci à Pierre Guyaut pour son émission du soir, source d'inspiration, et sa gentillesse ;)